Canon in Devenson

Guten Tag ami(e)s traileurs,

La veille, une averse balaya le ciel. Demain, oui demain me dis je, ca sera le bon jour...Je saurai si le passage est possible, cela sera seulement ma 3ème tentative pour trouver ce foutu couloir. La technologie est de mon coté, la trace toute chaude rentrée dans l'etrex servira au moment opportun.

Toujours une petite pointe d'appréhension lors de ces sorties solos un peu exposée, alors il faut faire preuve de méticulosité, le moindre détail aussi bien physique que mental compte. Être zen et alerte, difficile cocktail a maitriser, est mon état lors du départ de Luminy.

Appareil photo "ready to use", écouteur mp3 vissé sur les oreilles, j'arrive sur le sentier de la lèque de bon matin. Comme espéré, la visibilité y est exceptionnelle. Le cap Morgiou semble pose sur un miroir glacé d'un bleu profond, derrière l'ile de Riou est d'une netteté rare.

L'air est encore frais et je marche sur un sentier sans doute plusieurs fois centenaire. A cet instant résonne dans mes oreilles la basse obstinée, suivie des trois violons décalés de deux mesures, du Canon In D de Pachelbel...Comment expliquer ce moment d'une perfection que j'ai rarement ressenti. La musique, le lieu, les conditions météorologiques furent presque d'essence divine. Je souris sans savoir encore pourquoi.

{audio}Pachelbel - Canon in D.mp3{/audio}

Un compositeur allemand du 17ème siècle, un sentier centenaire bientôt promis a l'oubli (parc national oblige...), une visibilité remarquablement claire avant l'arrivée de eyjafjöll, si je pouvais m'extraire du cours du temps et distinguer les fils ténus des existences ayant mené a ce moment... La chair de poule parcourt une nouvelle fois mon échine et, a ce moment précis, je crois vraiment en la grandeur de l'humanité...et cela me fait sourire de plus belle.

les photos de la sortie sont ici

Le couloir du Devenson fut finalement plus facile a trouver que la sortie hors du temps...

Akuna